Depuis longtemps je pense qu’une déviance de notre système est à l’oeuvre qui fait nommer à la tête des sociétés des personnes ayant une vision financière de l’entreprise au détriment d’une vision autour des produits et services que l’entreprise doit produire pour accomplir son rôle.
Historiquement, les patrons de sociétés sont leur créateur, qui le font le plus souvent, non pas pour gagner de l’argent, mais pour avoir une structure leur permettant de créer ce qu’ils ont envie de réaliser et en vivre (bien sûr le mieux possible !)
L’actuelle prise de participation dans les sociétés de fonds financiers conduit de plus en plus de monde à vouloir un retour rapide de son investissement en capital, au détriment de la bonne marche à long terme de l’entreprise, de ce qu’elle apporte comme innovation à notre monde, et à ses employés en leur permettant de vivre décemment. Et ce bizarrement y compris des “petits porteurs”, ceux-là même qui subissent les licenciements boursiers tant décriés !
J’ai été agréablement surpris de lire dans l’Express une interview de Nicolas Hayek, qui, quoique patron du groupe Swatch, est exactement sur cette même ligne de pensée. Lisez-la, car dans ce monde, il est rafraîchissant de trouver des personnes de son envergure, de sa clarté de pensée et surtout de son éthique !
Il est juste triste de voir qu’il ne représente pas l’essentiel des membres des PDG des grandes sociétés, et on ne peut que se demander si finalement ce type de patron entrepreneur (à la Bill Hewlett et Dave Packard) n’est pas une espèce en voie de disparition ? Avez-vous encore la chance de travailler dans une entreprise dont la direction se soucie des employés, de ses produits, et de ses actionnaires à parité ? Faut-il que chacun d’entre nous crée sa structure et en garde le contrôle pour arriver à ses fins ?